Si nous revenons au basique, pour vivre, nous avons des besoins primaires. Physiquement il s’agit de l’alimentation, l’hydratation, le sommeil et la respiration.
Parmi ces besoins, le plus vital est la respiration, car si nous pouvons rester sans boire ou dormir quelques jours, sans manger quelques semaines, nous ne pouvons pas rester sans respirer plus de quelques secondes (voire quelques minutes pour les plus initiés). L’oxygénation est donc primordiale et permet de nourrir nos muscles et également notre cerveau. Cela nous permet de combler notre besoin psychique le plus important, le besoin d’amour !
Depuis tout petit, en fonction des émotions que nous vivons, notre cerveau va traduire les évènements et les classer en deux catégories : Les émotions de joie, de plaisir, vont aller tout droit dans la colonne « Bon pour moi » et les émotions de peur, de douleur vont tomber dans la colonne « Mauvais pour moi ». Tout ce qui appartient à la deuxième catégorie sera inconsciemment considéré comme « à fuir ».

Notre cerveau va donc naturellement fuir la douleur pour aller vers le plaisir, dans cet ordre là. C’est-à-dire que nous allons inconsciemment donner priorité à nos émotions de peur avant de pouvoir s’occuper de nos émotions de plaisir. C’est là une question de survie, nous devons d’abord répondre à notre besoin de sécurité.
Dans notre société actuelle, par rapport au temps de la préhistoire, les peurs ont évoluées et aujourd’hui nous n’avons plus cette peur de se faire dévorer par une bête sauvage par exemple. En revanche les mécanismes inconscients de notre cerveau sont toujours là.
Notre vie est donc contrebalancée par deux intentions de base. D’une part l’intention guidée par la peur, pour simplement fuir la douleur et d’autre part l’intention dirigée par l’amour (en opposition à la peur), qui nous permet d’aller vers le plaisir.
La société depuis toujours évolue sur une base de peur. La plupart de nos actions sont dirigées par cette émotion. Par exemple, si nous respectons la loi parce que nous redoutons une contravention ou une peine de prison, et non pour le mieux vivre ensemble, nous agissons donc par la peur. Ce mécanisme, basé sur les principes de punition et de récompense, débute dès l’enfance. En effet, nous apprenons à nos enfants à respecter l’autorité non pas pour le mieux vivre ensemble mais par la peur d’une punition. Une fois adulte nous continuons dans ce fonctionnement.
Posons-nous la question dans nos actions, quelle est notre réelle intention initiale?
Est-ce dirigé par la peur (peur d’être jugé, peur d’une punition, peur d’un conflit) ? Si c’est le cas, nous sommes dans une logique de prendre (recherche d’amour, recherche de considération, recherche de respect…)
Que se passe t- il si derrière nos actions il y a une intention d’amour ?
Alors nous sommes dans une logique de don inconditionnel : « qu’est ce que je pourrais apporter à cette situation ? »

Lorsque nos actions sont conduites par une intention d’amour, nous cherchons comment contribuer à soi, à la société, comment construire et avancer.
Il y a beaucoup de personnes qui pensent donner mais qui sont inconsciemment guidées par la peur, une peur d’être rejeté par exemple. Ainsi le don n’est pas dirigé par l’amour, il n’est pas inconditionnel. Il y a une attente en retour, une attente implicite, qui pourra générer une déception. Si nous avons tout à donner, donc un don inconditionnel, alors nous n’avons rien à perdre.
Par exemple, aujourd’hui plus que jamais, la situation de notre planète, de l’environnement, est préoccupante. Beaucoup de personnes se mobilisent pour améliorer cette situation. En revanche cette mobilisation est parfois initiée par la peur, une peur d’un effondrement de la société, de la planète par exemple. Tant que ces actions ne seront pas menées avec une intention d’amour, une intention pour la planète, avec une simple volonté de protéger et de sauvegarder la nature, les résultats de ces actions seront à coté de ceux espérés et risqueront de déboucher sur des conflits.
Dans l’éducation des enfants, les parents posent également des règles pour permettre aux enfants d’apprendre à grandir, à vivre en société. La plupart des conflits avec les enfants éclatent quand les parents ont des intentions de peur et non d’amour inconditionnel.
Marshall Rosenberg, fondateur de la communication non violente, disait au sujet de l’éducation des enfants « Connection before education » « La connexion avant l’éducation ». En étant dans l’amour de l’autre, qui peut se traduire dans l’acceptation de l’autre dans son entièreté, les relations en sont grandement apaisées. Cela n’est possible que si nous sommes d’abord dans l’amour inconditionnel envers soi, sans avoir aucune attente de son enfant ou de la société en retour.

Si nous avons suffisamment d’amour envers nous même, nous n’avons plus besoin d’attendre, de chercher l’amour, l’acceptation de l’autre. Il n’est pas question d’isolement dans ce propos, car l’Être humain est bien un Être de relation. Mais il reste alors le don de soi : que pouvons-nous apporter aux autres, à la société ? Comment pouvons-nous contribuer, selon nos valeurs ?
L’idée n’est pas d’aller vers un monde tout beau tout rose, car nous n’avons pas tous la même définition de ce qui est beau et tout le monde n’aime pas le rose. En revanche, si nous étions guidés par l’amour, alors les conflits seraient sources d’enrichissement et non de violence, les désaccords amèneraient une réflexion, un apprentissage nouveau et non une rupture, et l’irrespect deviendrait le respect.
Alors posez-vous la question, quel sont vos intentions dans vos actions ?

Lorsque vous devez prendre une décision, prenez le temps de découvrir votre intention et quel est son guide, la peur ou l’amour ?
Nos intentions sont réellement des enjeux de paix sociale. En régissant nos actions par une intention d’amour et non de peur, nous serons sur le chemin d’une paix avec soi, et par extension d’une paix sociale.